LA question qui m’a permis de quitter mon job

LA question qui m’a permis de quitter mon job

Vous êtes peut-être en poste mais pas totalement satisfaits ? Vous aimeriez faire autre chose mais avez peur de quitter votre job ? Ou, vous avez peut-être peur tout court de faire certaines choses dans votre vie ?

Et si vous ne vous étiez pas encore posé la bonne question pour vous permettre de passer à l’action. Je vous dévoile dans cet article LA question qui m’a permis de franchir le pas.

Il y a 2 ans, après 3 années de cdd, je parvenais (enfin) à décrocher un cdi. Youpi, je n’allais plus connaître les joies des candidatures et entretiens d’embauche avant longtemps… J’étais bien loin de m’imaginer que je quitterai ce job dix mois plus tard.

Passé l’enthousiasme de l’obtention du fameux contrat à durée indéterminée, même si la plupart de mes missions me plaisaient, je commençais à me lasser de passer mes journées enfermée entre quatre murs les yeux rivés sur un écran. Je me réconfortais en me disant qu’il fallait bien en passer par là pour évoluer, que j’avais un salaire à la fin du mois et en plus pour une durée indéterminée. Je me réconfortais aussi en me disant que mes deux heures et demi de trajet quotidien me permettaient de lire un livre par semaine. Les transports étaient devenus, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, ma bouffée d’oxygène ; le soir, j’étais impatiente de retrouver les personnages que j’avais laissés le matin. Je trouvais de nombreuses raisons pour me convaincre que, finalement après tout, je n’étais pas à plaindre et que ces maux finiraient bien par passer.

Un jour, j’ai décidé de lever les yeux de mon écran et j’ai aperçu quelques arbres sur le trottoir d’en face. Je me suis levée et, pour la première fois, j’ai pris le temps d’observer ce square auquel je ne prêtais guère attention. Les beaux jours arrivant, j’ai décidé d’y prendre ma pause déjeuner. C’est progressivement devenu une habitude, le besoin de sortir des quatre murs que je côtoyais tous les jours se faisant de plus en plus ressentir.

Peu de temps après, j’ai eu la première de mes nombreuses prises de conscience. Ce petit bout de verdure est venu me dire que pendant que je passais mes journées à faire des tableaux excel et des power point, le soleil se levait, les oiseaux chantaient, les abeilles butinaient ; bref, que la vie continuait. Ce square était plein de vie. Et ma vie à moi, elle était comment ? A quoi se résumait-elle ? Je venais de mettre le doigt sur ce que je ne voulais pas voir depuis longtemps. J’étais spectatrice de ma vie ; mes journées et mes semaines défilaient sans que je m’en rende compte.

A partir de ce moment, les choses sont allées très vite.

Je suis tombée sur des articles de personnes de tout âge, et surtout du mien, qui avaient décidé de quitter leur job car elles ne s’y épanouissaient plus et voulaient donner un sens à leur vie. Et si c’était un signe pour que je réfléchisse à ce que je j’allais faire de la mienne ?

Je me suis rendue compte que ces personnes n’étaient pas une exception. On était un certain nombre, même plutôt un nombre certain, à ne plus se retrouver dans son boulot au point que des groupes facebook y étaient dédiés. A cette époque, ceux qui franchissaient le pas de quitter leur job étaient pour moi des héros ; ils avaient un super pouvoir que malheureusement je n’avais pas. En plus, eux ils avaient la chance de savoir dans quoi se reconvertir alors que moi non, j’étais donc bloquée, ce n’était pas de ma faute. J’avais quand même un cdi, j’étais chanceuse, je ne pouvais pas tout lâcher comme ça du jour au lendemain mais j’avais aussi conscience que malgré mes journées bien remplies, ce que je faisais ne me faisait pas vibrer et que je commençais sérieusement à m’ennuyer. Je ne prenais même plus de plaisir à réaliser les tâches qui, quelques mois plus tôt, me plaisaient. J’ai compris que je ne tiendrai pas des années ainsi.

Toujours dans ce même square, (vous constaterez à quel point quelques arbres peuvent avoir un grand impact !), l’idée que je pouvais potentiellement quitter mon travail un jour a commencé à me traverser l’esprit de plus en plus souvent. La peur de le faire était toujours là tout comme mon ennui qui s’amplifiait de jour en jour. J’ai alors pris le temps de savourer la chaleur du soleil, j’ai fermé les yeux et me suis mise à imaginer que je quittais mon job. C’était tellement bien ! Je ne savais pas que ce serait moins d’un mois plus tard.

Très peu de temps après, je suis tombée (encore un signe ?) sur un article ou une vidéo, je ne me souviens plus exactement qui parlait de la prise de risque de la reconversion. Et j’ai inversé la question. Quel est le risque si je ne le fais pas ? Autrement dit : c’est quoi le prix à payer de ne pas quitter mon job pour tenter de faire autre chose de ma vie ?

Cette question a tout changé pour moi. Cela revenait à me demander ce que ça allait me coûter si je restais dans ce (pseudo) confort de vie. J’ai réalisé que si je ne le tentais pas aujourd’hui, je ne savais pas quand et si une opportunité pareille se représenterait. Le prix à payer, c’était de passer à côté de ma vie et d’arriver le dernier jour de ma vie en me disant que je n’avais au moins pas essayé. Je ne pouvais même pas l’envisager. Une nouvelle énergie s’est alors emparée de moi. Et si je m’autorisais à essayer ? Et si je le tentais, après tout je n’ai qu’une vie ? Pourquoi à 28 ans, je me bride, est-ce que c’est ça que je veux de ma vie ?

C’était décidé, j’allais partir même si je ne savais pas encore comment ni ce que je ferai ensuite.

La vie est bien faite puisque quelques semaines après j’ai pu demander une rupture conventionnelle qui a été acceptée.

Avec le recul, je veux vous expliquer ce qui s’est passé dans ma tête lorsque je me suis posée LA question.

Avant cette prise de conscience, je ne voyais qu’une partie de l’équation. Je voyais seulement les avantages de mon confort et les inconvénients à quitter mon travail. En fait dans les deux cas, il y avait autant d’avantages que d’inconvénients ; nous choisissons ensuite en fonction de ce qui est le plus important pour nous. A cette époque, je percevais plus d’avantages à rester dans mon job qu’à le quitter. J’étais rassurée d’y rester car je connaissais le boulot, je ne prenais pas de risque. Partir pour une reconversion dont j’ignorais le résultat venait tout bousculer et perturber ce confort auquel je m’étais habituée même s’il ne me convenait plus tout à fait. J’ai réalisé que je me trouvais des excuses à ne pas le quitter car l’inconfort était trop grand. Le salaire, le cdi, le fait que je ne savais pas quoi faire si je partais étaient des excuses pour ne pas agir. Notre cerveau aime le confort ce qui explique la difficulté à franchir le pas.

J’ai ensuite réévalué les inconvénients et avantages de chaque situation. Même si quitter mon job me faisait peur, je préférais cette situation à ce métro-boulot-dodo en apparence confortable. Y’avait-il encore des inconvénients à quitter cet emploi ? Bien sûr ! La différence c’est qu’ils étaient devenus minimes par rapport à ceux de mon travail actuel. Les avantages ou plutôt les excuses qui me poussaient à y rester n’avaient plus de poids.

Et je me suis demandée : Et si j’osais, qu’est-ce qu’il adviendrait ? Quel est le risque ? Au pire j’échoue, … et alors ? J’aurais essayé ! Et même, est-ce vraiment un échec ? Finalement, que signifie l’échec ? N’est-ce pas plutôt un apprentissage ? Comme le dit Mandela, « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ».

C’est ainsi que j’ai déconstruit tout ce que mon cerveau avait mis tant de temps à élaborer. Je me suis sentie soulagée et délivrée de m’être autorisée à ouvrir un nouveau chapitre dans ma vie. Ce jour-là, j’ai décidé d’avoir le courage de partir car j’ai pris conscience que moi seule suis responsable de ma vie.

Cela fait maintenant douze mois que j’ai quitté mon job. Quand je repense à ce moment riche en émotions, je me rends compte que j’idéalisais les personnes qui avaient décidé de sauter le pas. Je pensais à l’époque qu’elles n’avaient pas peur ou qu’elles avaient trouvé un remède miracle pour la faire taire. J’ai eu peur de demander ma rupture conventionnelle, tout comme j’ai eu peur de partir en ne sachant pas ce qui m’attendait. J’ai accepté ma peur et j’ai décidé d’utiliser toute mon énergie pour me donner les moyens de partir.

Depuis que je me reconvertis, j’ai découvert contrairement à ce que je croyais, que nombreux étaient ceux qui n’avaient pas encore trouvé leur voie : je suis vraiment loin d’être la seule !

Ce qui est drôle c’est que je sais que je suis sur le bon chemin. Près de mon ancien appartement tout comme de mon nouveau, il y a encore un square. Les petits bouts de verdure me suivent et m’accompagnent dans ce magnifique chemin qu’est la reconversion. La vie est vraiment bien faite. Si ça, ce n’est pas un signe !

Vous pouvez peut-être vous demander si je regrette d’avoir pris cette décision. Pas une seconde ! Je dirai même que c’est la plus belle et la plus courageuse des décisions que j’ai prises jusqu’à présent dans ma vie. J’ai fait tellement de chemin en un an. Rien que pour la personne que je suis devenue, je ne le regrette pas. Même si je ne sais pas encore ce qui m’attend, j’ai confiance, et je suis persuadée que dans tous les cas j’y arriverai, peu importe ce qui se présentera sur mon chemin. Dans les moments de doute que j’ai eu (et que j’aurai), repenser à LA question me permet de reconnecter au pourquoi je fais tout ça.

En cette période où la reconversion est un vrai sujet (ou une épidémie ?), vous êtes peut-être concernés par ces lignes. Que ce soit au niveau de votre vie personnelle ou professionnelle, y’a-t-il une voix qui vous murmure de changer les choses ?

Et si vous réfléchissiez au prix à payer à ne pas l’écouter ?

Article écrit le 26 septembre 2019

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